La misère à la fin de l’ancien régime
Une immense pauvreté
Les dernières années de l’ancien régime connaissent une grande misère dans le pays de Henvic, comme partout en Bretagne. Les épidémies continuent toujours à faire des ravages, à tel point qu’en 1653 un cimetière est établi près de la chapelle Saint Gildas, « attendu le besoin qu’on avoit à cause de la peste ».
En 1774, Louis XVI règne sur le pays, et charge Turgot, Contrôleur Général, de lutter contre la paupérisation qui sévit dans le royaume. Une grande enquête est menée auprès des intendants du royaume, leur demandant de lui fournir un état « paroisse par paroisse, de tous les établissements de charité qui existent ». Tous les évêques de France sont sollicités pour faciliter cette enquête. Celui de St Pol de Léon, Monseigneur de La Marche, se montre très coopératif, et adresse à ses recteurs un questionnaire très précis.
Les réponses que donne le recteur de Taulé au questionnaire de son évêque, nous apprennent que la trêve de Henvic, 15 ans avant la Révolution, regroupait 1227 âmes. Il dresse un tableau assez édifiant de l’état de pauvreté qui sévit alors, plusieurs de ses ouailles n’étant même pas « en état de faire l’aumône, mais se soutiennent seulement sans demander ». Il énumère parmi les sources de mendicité, « les corvées pour les grands-chemins qui ont ruiné plusieurs petits fermiers ». (Taulé et ses trêves devaient en effet entretenir le chemin de Morlaix à St Pol de Léon, sur près de 6 kilomètres. (3134m pour Taulé, 1510m pour Henvic, et 1077m pour Carantec).