Les Passeurs
Vers l’Angleterre
Dans son ouvrage «Sillages d’une vie» (Editions Glyphe, Paris). notre ancien Maire, François Stéphan, évoque cette sombre période de notre histoire.
« Les actes de résistance, écrit-il, étaient portés à notre connaissance de façon cruelle par l’affichage des noms des «terroristes », selon la terminologie utilisée par les Allemands, et parfois également d’otages, sacrifiés pour tenter de terroriser la population.
De nombreux Henvicois participèrent à la résistance contre l’occupant allemand ou rejoignirent en Angleterre les Forces Françaises Libres du Général de Gaulle, grâce notamment à des «passeurs» comme Jacques Guéguen de Henvic ou Ernest Sibiril de Carantec, qui risquèrent souvent leur vie dans des opérations de traversées de la Manche en quittant de nuit les côtes bretonnes au nez et à la barbe des Allemands. Ces hommes et femmes d’exception sauvèrent l’honneur du pays, alors que le plus grand nombre courbait l’échine en attendant que « ça se passe ».
Dès 1940, Jacques Guéguen entreprend des voyages en Angleterre, à Falmouth, et à Jersey, en faisant traverser la Manche à des résistants et à des aviateurs alliés, à bord de son bateau de pêche, Après son quatrième voyage, il est arrêté par les Allemands et interné à Pontaniou, puis à Rennes, du 31 janvier 1941 au 15 juillet 1941. Aussitôt relâché, il veut recommencer ses voyages. Mais ayant été prévenu à temps que la Gestapo le surveille, il décide de quitter, lui aussi, le pays. Et, en 1942, âgé de 65 ans, il part avec François, le plus jeune de ses fils, âgé de 16 ans. Une stèle est érigée à sa mémoire au Pont de la Corde.